
N-Acétyl-Cystéine
Bienfaits et propriétés
La N-Acétyl-Cystéine (NAC) est un dérivé de l’acide aminé cystéine. Elle est considérée comme le précurseur du Glutathion, un puissant antioxydant impliqué dans le mécanisme de lutte contre le stress oxydatif, à l’origine du vieillissement prématuré des cellules. La NAC et ses bienfaits ont été décrits dans de très nombreux phénomènes physiologiques.
Sommaire
- De la NAC à la cystéine
- La NAC : précurseur du glutathion
- Quelles sont les conséquences du stress oxydant ?
- La N-Acétyl-Cystéine : quels bienfaits ?
- Un agent fluidifiant des bronches
- NAC et inflammation
- La NAC, un protecteur de la rétine
- Parmi les nombreux autres bienfaits de la N-Acétyl-Cystéine :
- Où trouver de la NAC ?
- Ne pas confondre cystéine et cystine
De la NAC à la cystéine
La cystéine est un acide aminé semi-essentiel, ce qui signifie que l’organisme est capable de la fabriquer lui-même. Cependant, dans certaines situations (stress, exposition à la pollution, aux UV, activité sportive intense…), elle est produite en quantité insuffisante par rapport aux besoins et doit donc être apportée par l’alimentation ou par exemple à l’aide de compléments alimentaires, directement sous forme de cystéine ou de NAC, son précurseur.
Une fois ingérée, la NAC est assimilée au niveau de l’intestin, puis transportée par la veine porte jusqu’au foie, où elle est rapidement transformée en cystéine.
L’avantage de la NAC par rapport à la cystéine réside dans la présence de son groupement acétyl, qui lui confère des propriétés particulières, notamment une bonne stabilité et une bonne solubilité.
Dans le foie, la cystéine produite à partir de la N-Acétyl-Cystéine est utilisée pour produire du glutathion, une molécule aux puissantes propriétés antioxydantes, très intéressantes pour éliminer les radicaux libres et lutter contre le stress oxydatif.
La NAC : précurseur du glutathion
En tant qu’apporteur de cystéine et donc contributeur à la production de glutathion, la NAC est une molécule de choix pour rétablir les niveaux en cystéine et en glutathion (1).
Le glutathion est un agent essentiel pour lutter contre les excès de radicaux libres. Ces derniers sont des espèces chimiques naturellement produites lorsque les cellules utilisent l’oxygène pour fonctionner. Ils ont la particularité d’avoir un ou plusieurs électrons manquants, ce qui les rend très instables et réactifs avec de nombreux composés. En effet, afin de se stabiliser, ils cherchent à récupérer des électrons sur d’autres molécules, créant alors de nouveaux radicaux libres. Ils interagissent ainsi avec les membranes des cellules, avec les protéines, les lipides, les glucides et l’ADN, et ils peuvent provoquer des dégâts cellulaires et des dysfonctionnements.
C’est ici que les antioxydants, comme le glutathion, interviennent, car ils ont la capacité de « neutraliser » les radicaux libres en leur cédant les électrons qu’ils ont en surnombre.
Certaines situations peuvent cependant rompre l’équilibre et mener à des excès de radicaux libres et à un épuisement de nos réserves en antioxydants : ce phénomène est appelé le « stress oxydatif ».
C’est le cas de l’exposition aux UV, à la pollution, au stress, de l’activité physique intense, de la consommation d’alcool, de tabac, et plus généralement de nos modes de vie récents, avec notamment une alimentation déséquilibrée plus pauvre en fruits et légumes et plus riche en graisses et sucre, conduisant à une augmentation des maladies liées au stress oxydant.
Le saviez-vous ?
Le plus gros producteur de radicaux libres est la mitochondrie, sorte de petite centrale énergétique qui utilise l’oxygène pour fabriquer de l’énergie sous forme d’ATP (Adénosine TriPhosphate).
Les membranes cellulaires sont également à l’origine d’une production de radicaux libres, mais ces derniers sont contrôlés et ils jouent un rôle important pour la communication entre les cellules. À faible concentration (concentration physiologique normale), ils sont utiles à l’organisme : ils aident à lutter contre certains virus ou bactéries (les globules blancs utilisent des radicaux libres pour se débarrasser des bactéries et des virus), ils jouent un rôle majeur dans la production de médiateurs cellulaires (impliqués dans la croissance ou la communication cellulaire) et l’élimination de substances toxiques (17). Le NO (monoxyde d’azote) par exemple est un radical libre indispensable.
Autrement dit, seuls les déséquilibres et les excès de radicaux libres sont nocifs, pouvant nécessiter une supplémentation en antioxydants et/ou en leurs précurseurs comme la NAC.
Quelles sont les conséquences du stress oxydant ?
Le stress oxydatif conduit au vieillissement prématuré de l’organisme (17).
- Les effets des radicaux libres les plus visibles sont les rides, le relâchement de la peau et les taches pigmentaires.
- Les poumons peuvent aussi être endommagés par les excès de radicaux libres.
- Au niveau du cœur et des artères, les radicaux libres peuvent intervenir dans la formation de la plaque d’athérome située à l’intérieur des vaisseaux sanguins.
- Dans le cerveau, les radicaux libres peuvent altérer le fonctionnement neuronal.
- Les yeux, et notamment la rétine et le cristallin, sont particulièrement sensibles aux radicaux libres.
- Les articulations peuvent être altérées, notamment le cartilage.
- Lors d’un effort physique, le taux de radicaux libres double. En cas d’activité sportive intensive et fréquente, l’augmentation répétitive des taux de radicaux libres peut entrainer des douleurs liées à l’inflammation, voire des difficultés de récupération musculaire.
Les excès de radicaux libres sont ainsi associés à différents troubles de santé, mais dans ce contexte, il est important de consulter un professionnel de santé et de veiller à disposer de ressources suffisantes en antioxydants.
Certains sont exogènes, provenant de l’alimentation. Parmi les aliments qui en contiennent le plus :
- haricots secs,
- canneberge (anthocyanines, flavonols, proanthocyanines),
- artichaut (polyphénols),
- mûre (vitamine C),
- pruneau (vitamine E et C),
- framboise et fraise (vitamine C et flavonoïdes),
- pomme,
- noix de pécan (acides aminés).
D’autres sont endogènes, produits par l’organisme, et particulièrement puissants : glutathion, glutathion peroxydase, Super Oxyde Dismutase (SOD), catalase, coenzyme Q10 (CoQ10) et acide alpha lipoïque (ALA).
Les compléments alimentaires qui contiennent de la NAC peuvent venir en soutien à un traitement médical ou compléter l’alimentation.
La N-Acétyl-Cystéine : quels bienfaits ?
La NAC possède de nombreuses actions physiologiques dans divers domaines, allant de la neurologie à la néphrologie et à la pneumologie. Ces effets sont majoritairement liés au fait que la NAC, en tant d’apporteur de cystéine peut être considérée comme précurseur du glutathion, molécule aux propriétés antioxydantes. Mais en plus d’agir comme un précurseur du glutathion, il a également été démontré que la NAC est capable de piéger directement les espèces réactives de l’oxygène et les métaux lourds (2).
Un agent fluidifiant des bronches
La N-Acétyl-Cystéine est couramment utilisée comme agent mucolytique depuis de nombreuses décennies contre l’encombrement des bronches. Elle agit principalement via des effets antioxydants. Elle contribue à neutraliser les radicaux libres et à complexer les métaux. La NAC a également la capacité de rompre les ponts disulfures dans les protéines du muscus, ce qui lui donne une caractéristique de fluidifiant des sécrétions bronchiques et d’expectorant du mucus (3, 4).
NAC et inflammation
L’inflammation est un processus essentiel impliqué dans la défense de l’organisme. Physiologiquement, elle augmente la concentration en cellules immunitaires (leucocytes), en molécules inflammatoires (cytokines, interleukines) et en certains autres messagers de la réponse immunitaire. Selon certaines études, la NAC est impliquée dans la régulation de ces différents facteurs immunitaires (5, 6, 7). Elle a d’ailleurs fait l’objet de travaux de recherche dans le cadre du Covid-19 (8, 9).
La NAC, un protecteur de la rétine
La rétine est particulièrement sensible au stress oxydatif, notamment car la consommation d’oxygène y est beaucoup plus importante que dans n’importe quelle autre partie de l’œil. Enfin, la rétine est le lieu de nombreuses réactions enzymatiques à l’origine de production de radicaux libres susceptibles d’endommager les cellules. Les membranes de la rétine sont également riches en acides gras polyinsaturés facilement oxydables et pouvant générer des réactions cytotoxiques. Certaines études ont montré que la NAC intervient dans le mécanisme antioxydant permettant de préserver la santé des yeux (12).
Parmi les nombreux autres bienfaits de la N-Acétyl-Cystéine :
- Il a été démontré que la N-Acétyl-Cystéine peut moduler les niveaux du neurotransmetteur dopamine dans les neurones (13).
- Elle joue un rôle important dans la vasodilatation en facilitant la production du gaz oxyde nitrique (NO) (14).
- Via un contrôle de l’inflammation, de la détoxication, du stress oxydatif et de la production de mélanine (pigment responsable de la coloration de la peau), la NAC est largement exploitée en dermatologie (acné, éclaircissement du teint…) (15, 16).
Où trouver de la NAC ?
La N-Acétyl-Cystéine est une molécule produite en laboratoire, par exemple selon un procédé de fermentation de micro-organismes. Par rapport à la cystéine, elle est plus avantageuse, car mieux assimilée et dotée d’une grande variété d’effets physiologiques. La NAC est utilisée dans certains compléments alimentaires.
La cystéine est un acide aminé apporté par l’alimentation, notamment : protéines animales (œufs, viandes, poissons, produits laitiers), graines, noix, germe de blé, levure de bière, spiruline, ail, certains légumes comme le brocoli, l’oignon et les choux de Bruxelles.
Elle est également synthétisée par l’organisme à partir d’autres acides aminés, principalement la méthionine et la sérine.
Ne pas confondre cystéine et cystine
La cystéine est un acide aminé soufré (qui intègre un atome de soufre dans sa structure moléculaire).
La cystine est composée de 2 cystéines, qui s’unissent en formant un pont disulfure (réaction d’oxydation au niveau de leurs groupes thiol).
La cystine est donc une source de cystéines. Elle joue d’autres rôles et elle est un constituant essentiel de la kératine.
Nos compléments alimentaires contenant cet actif : nac
Bibliographie
(1) Ruffmann R et al., GSH rescue by N-acetylcysteine, Klin Wochenschr, 1991, 69(18):857-62.
Witschi A et al., The systemic availability of oral glutathione, Eur J Clin Pharmacol, 1992, 43(6):667-9.
(2) Dean O et al., N-acetylcysteine in psychiatry: current therapeutic evidence and potential mechanisms of action, J Psychiatry Neurosci, 2011, 36(2):78-86.
(3) Cazzola M et al., Influence of N-acetylcysteine on chronic bronchitis or COPD exacerbations: a meta-analysis, Eur Respir Rev, 2015, 24(137):451-61.
(4) Stey C et al., The effect of oral N-acetylcysteine in chronic bronchitis: a quantitative systematic review, Eur Respir J, 2000, 16(2):253-62.
(5) Pei Y et al., Biological Activities and Potential Oral Applications of N-Acetylcysteine: Progress and Prospects, Oxid Med Cell Longev, 2018, 2018:2835787.
(6) Gloire G et al., Redox regulation of nuclear post-translational modifications during NF-kappaB activation, Antioxid Redox Signal, 2009, 11(9):2209-22.
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(8) Avdeev SN et al., N-acetylcysteine for the treatment of COVID-19 among hospitalized patients, J Infect, 2022, 84(1):94-118.
(9) Assimakopoulos SF et al., N-acetyl-cysteine reduces the risk for mechanical ventilation and mortality in patients with COVID-19 pneumonia: a two-center retrospective cohort study, Infect Dis (Lond), 2021, 53(11):847-54.
(12) Zhu Y et al., Effect of antioxidant N-acetylcysteine on diabetic retinopathy and expression of VEGF and ICAM-1 from retinal blood vessels of diabetic rats, Mol Biol Rep, 2012, 39(4):3727-35.
(13) Gere-Pászti E et al., The effect of N-acetylcysteine on amphetamine-mediated dopamine release in rat brain striatal slices by ion-pair reversed-phase high performance liquid chromatography, Biomed Chromatogr, 2009, 23(6):658-64.
(14) Millea PJ, N-acetylcysteine: multiple clinical applications, Am Fam Physician, 2009, 80(3):265-9.
(15) Morley N et al., N-acetyl-L-cysteine prevents DNA damage induced by UVA, UVB and visible radiation in human fibroblasts, J Photochem Photobiol B, 2003, 72(1-3):55-60.
(16) Villarama CD et al., Glutathione as a depigmenting agent: an overview, Int J Cosmet Sci, 2005, 27(3):147-53.
(17) Thorin-Trescases N et al., Âge et stress oxydant : vers un déséquilibre irréversible de l’homéostasie endothéliale, Med Sci (Paris), 2010, 26(10):875-80.